La galerie Thaddaeus Ropac présente la nouvelle exposition du peintre et sculpteur Miquel Barceló composée de 17 œuvres récentes dans son espace du Marais.
L’œuvre de Miquel Barceló est renommée pour sa grande diversité, son style étant à la fois associé au modernisme et au post-modernisme. Son œuvre s’est construite au fil des années avec toutes les techniques du dessins, de l’aquarelle et de la peinture, puis s’est élargie à la poterie et à la sculpture, à la réalisation de décors et costumes de scènes voire à la création de spectacles, et à l’édification de réalisations monumentales résultant de commandes d’État pour des lieux particuliers. Un artiste on ne peut plus complet.
Plusieurs musées d’envergure internationale lui ont consacré des rétrospectives, notamment le Centre Pompidou à Paris, le Museo nacional centro de arte Reina Sofia à Madrid et le Museo Tamayo à Mexico.
Pendant que je dors ou que je lis, mes tableaux, couchés par terre, sèchent lentement à cause de l’humidité de l’île. Ce temps de séchage est très important. La toile est peut-être achevée, mais elle ressemble par moments à une flaque où tout peut changer en un instant.
Je fais de la plongée sous-marine depuis toujours. Quand j’exécute de grands tableaux à même le sol, je suis dans un rapport d’immersion avec eux. Je me mets en apnée. Je fais les mouvements justes, ou du moins j’essaie. Je retiens ma respiration, je compense la pression. Puis je remonte en expulsant l’eau de mer du tuba… Enfin, presque.
Ce serait donc le tempo de mes tableaux, ces minutes d’apnée successives.
On pourrait trouver dans d’autres artistes des éléments comparables. Chez Seurat, par exemple, c’est le frottement prolongé du crayon Conté ou l’alphabet morse des coups de pinceau, presque silencieux, la pointe inclinée à 25° sur le papier à grain. Taptap-taptaptap-tap. Et chez Van Gogh, la cadence des trains entrant dans une gare de province ou de banlieue. Tchou-tchou-tchou-tchou-tchou.
Taran-tarantaran-tarara : chez Picasso, de longues phrases musicales avec des fins abruptes, des claquements de mains et des coups de talon qui scandent la seguiriya du flamenco (ensuite le Ripolin évoquerait plutôt la soleá).
—Miquel Barceló
Oú: Galerie Thaddaeus Ropac – 7 rue Debelleyme – 75003 Paris
Quand: du 25 avril au 31 mai 2015